Ils lui ont dit « casse toi pov' con » mais la vengeance est un plat qui se mange froid...Dans une époque où l'on ne sait plus ce que rire et contester veulent dire, Siné is back.
Moi, j'étais sur les starting-blocks.
Tellement que je me suis pointée une semaine trop tôt devant mon kiosque à journaux à la recherche du nouveau Siné Hebdo.
Et aujourd'hui, finalement, je suis arrivée trop tard. Ils étaient tous vendus.
Mais dans le coin sombre d'un tabac-presse j'ai trouvé un numéro tout de même. Le premier de Siné, et sûrement le dernier de la ville.
En guise de discours d'ouverture : « Je n'ai guère tendance à me sentir en phase avec mes compatriotes...je crains de passer l'arme à gauche sous un gouvernement de droite...le trouillomètre des Français est descendu bien en dessous de zéro!... »
Pas une allusion à Charlie.
Désormais il faut choisir son camp. Acheter Siné Hebdo est ce se démarquer, voire se rebeller comme on pouvait auparavant s'étaler dans le métro avec un numéro de Libération (cela dans une rame bondée de lecteurs du Figaro bien entendu)?
Si l'on retrouve l'esprit du journal de Charlie, Siné fait du sien un papier où tout le monde peut s'exprimer comme en atteste la rubrique du dessin refusé : « Dessinateurs, vous qui vous êtes heurtés à de tels refus, envoyez nous vos oeuvres. On se fera une joie de les publier »...
Provocation ou réelle volonté de dire « fuck » aux censeurs (cf la Une du journal)?
Un jour peut-être, Elodee Hebdo? ¨Pourquoi pas. Comme dit Siné « Certains trouveront peut-être le titre de ce journal un peu immodeste. Qu'ils sachent que je m'en contrefous! ». En attendant, pour ceux qui ne savent pas dessiner, « le coin des lardons » publie la meilleure création d'enfants de moins de 6 ans. « Les plus beaux seront publiés ».
C'est bien qu'il reste un espoir...
